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Sociétés zombies : pourquoi elles représentent une menace qui pose un risque de crédit important pour votre entreprise

décembre 03, 2021
Money management and Financial chart.

Ici nous nous attardons à la façon dont l’évolution de l’environnement en matière de crédit, sur le plan économique et lié à la COVID, aura une incidence sur les « sociétés zombies » à risque élevé.

L’une des plus grandes sociétés aériennes du monde en est une.

La plupart de leurs avions sont fournis par un fabricant mondial, qui en est également une.

Ainsi donc, en quoi consiste une « société zombie »?

De manière générale, on qualifie de société zombie une société qui est en activité depuis plus de 10 ans et qui dégage tout juste assez de trésorerie – ou peut-être pas suffisamment assez – pour lui permettre de remplir ses obligations importantes liées au service de la dette (OCDE). Ces entreprises présentent un taux de couverture des charges financières inférieur à un.

Ce terme a été façonné en grande partie en référence aux sociétés japonaises qui ont survécu au crash des années 80 par le biais d’un soutien sous forme d’endettement et, plus récemment, à ces conglomérats ou sociétés immobilières chinois qui ont fréquemment accès à de l’endettement par le truchement de prêteurs appuyés par l’État. Ces sociétés zombies – qui se présentent souvent sous des marques connues – ne doivent pas être mises dans la même catégorie que les entreprises plus récentes du domaine de la technologie qui n’ont pas encore été en mesure de dégager des bénéfices, lesquelles offrent un type de risque différent.

Vers la fin de 2020, Bloomberg estimait que la dette associée aux sociétés zombies figurant dans l’indice US Russell 3000 avait augmenté de 25 % pour atteindre près de 2 000 milliards $, soit un montant plus élevé que celui qui était en cause dans les grandes crises financières de 2008. Plusieurs sociétés cotées à la Bourse de Toronto présentent également ces caractéristiques. Au moment de la rédaction du présent article, 25 % des entreprises cotées à l’indice Russell 3000 respectaient le critère de ce que constitue une société zombie.

Ce chiffre n’inclut pas les sociétés privées de tailles moyenne et grande qui échappent à notre analyse.

Le taux de rentabilité peu élevé, voire négatif, des sociétés zombies se traduit par l’absence d’investissements dans des gains de productivité et par des ventes périodiques d’actifs, pour leur permettre de survivre. Si ces sociétés ont une solvabilité défaillante, elles parviennent – jusqu’à maintenant – à maintenir ou à augmenter leurs taux d’emprunt grâce à la bienveillance des prêteurs.

Dans le contexte actuel caractérisé par des taux d’intérêt faibles, des programmes d’appui gouvernementaux et des liquidités importantes sur les marchés financiers, la dette a augmenté. Il est vraisemblable qu’un tel appétit manifesté sur les marchés financiers changera alors que la rentabilité des emprunteurs est appelée à décliner, dans un contexte de taux d’intérêt plus élevés, consécutifs à une hausse de l’inflation.

Où retrouver les sociétés zombies

Une étude menée par la Réserve fédérale de New York montre une certaine concentration dans les secteurs de la fabrication, des mines et de l’alimentation, et non seulement dans le secteur à haute notoriété de la vente au détail, bien connu pour ses insolvabilités. À l’échelle mondiale, on estime que 10 % des sociétés font partie de cette catégorie.

Tant la Réserve fédérale de New York que la Banque du Canada craignent que la pondération du risque associée à ces entreprises mène à des défaillances systémiques advenant que les prêteurs choisiraient de se retirer ou de demander un remboursement de leurs prêts, voire si les sociétés zombies se tournaient vers le mécanisme de la protection de la loi sur les faillites en guise d’outil pour leur permettre de résoudre leurs problèmes d’endettement. Une telle situation présenterait des coûts extrêmement élevés pour les créanciers, tout particulièrement pour ceux qui ont des comptes clients non garantis.

L’histoire montre que plusieurs de ces entreprises parviennent à se sortir d’une faillite pour s’endetter de nouveau et recouvrer un statut de société zombie.

Étude de cas : Société de génie internationale (« SGI ») et l’impact de la pandémie

Un client dont les comptes clients sont assurés par du crédit réalise une partie de plus en plus importante de ses ventes avec les filiales américaines et canadiennes d’une grande société de génie multinationale européenne. La SGI représente actuellement 35 % des comptes clients du titulaire de police.

Les états financiers de 2020 montrent un déclin de la rentabilité et une marge bénéficiaire brute moins élevée. Les ratios financiers qui s’affaiblissaient avant 2020 ont accéléré la mise en place de nouveaux mécanismes de financement par emprunt. La dette a été refinancée à un coût important pour l’entreprise, à un taux d’intérêt fixe beaucoup plus élevé pour une période d’un à trois ans, avec l’appui de programmes gouvernementaux. L’agence de notation ayant fourni l’analyse aux investisseurs a réduit la cote de crédit de la SGI.

Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Tom Leonard à l’adresse tom.leonard@nfp.com.

https://www.nfp.ca/fr-ca/conseils/societes-zombies-pourquoi-elles-representent-une-menace-qui-pose-un-risque-de-credit-important-pour-votre-entreprise/
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