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Considérations relatives à la sécurité au travail

août 23, 2021

Les affiches qui annoncent le nombre de jours sans accident au sein de l’entreprise en disent long sur les principales personnes concernées par les efforts visant la sécurité : les employés.

En effet, les employés sont considérés comme les principaux acteurs de la sécurité pour une entreprise. Ils sont considérés comme les agents du changement pour la sécurité de celle-ci. On peut apercevoir, à l’extérieur de l’usine ou du bâtiment d’une entreprise, des pancartes qui annoncent un objectif « zéro accident ». Mais c’est un objectif fallacieux. Ce n’est pas vraiment ce que l’entreprise s’efforce d’atteindre. En fait, « zéro accident » représente une retombée indirecte d’un système ou d’une culture efficaces qui sont axés sur la sécurité. Toute directive se doit d’être réalisable.

En fait, la divulgation des accidents, leur analyse approfondie et la large diffusion qui leur est donnée constituent une importante méthode de prévention, car elles permettent de bien comprendre l’erreur qui s’est produite et d’éviter qu’elle se répète. Il est malsain d’avoir un programme d’encouragement à la sécurité qui vise uniquement à réduire le nombre d’accidents. En effet, cela peut avoir un effet négatif sur les employés qui se blessent au travail, car ils sentiront de la pression de la part de leurs collègues pour ne pas signaler l’accident et le cacher à la direction. Consultez le site Web du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail pour obtenir des fiches de conseils.

En fait, ce sont les employés qui ont le moins d’impact sur la culture de sécurité de l’entreprise. Ils sont une composante d’un bon programme de sécurité, mais leur efficacité dépend de la culture elle-même, qui est dirigée de haut en bas. En réalité, de nombreuses entreprises pensent qu’une formation sur la sécurité se limite à expliquer aux nouveaux employés les principales tâches liées à leur poste. Pourtant, il arrive souvent que les conditions de travail ne respectent pas du tout les normes de sécurité établies. Les gestionnaires peuvent tolérer, même si c’est à contrecœur, qu’on prenne des raccourcis au nom de la productivité. Les services ou les postes les plus prestigieux fonctionnent de manière autonome sans à peu près aucune intervention de l’entreprise. Les cadres font de leur mieux pour concilier profit et sécurité sans demander l’avis de la haute direction. Tout le monde peut perdre de vue le fait que la sécurité EST, en réalité, un enjeu lié à la qualité.

Là où la sécurité se perd

Cette perte se produit quand une entreprise fait semblant de se préoccuper de la sécurité. Elle clame souvent haut et fort son engagement envers la sécurité, alors qu’en fait, elle la néglige au profit de la productivité et de la rentabilité. La sécurité, certes encore importante, devient une préoccupation secondaire et cloisonnée que de nombreux employeurs, à leur propre détriment, considèrent comme une question de conformité.

Cela envoie un signal très clair aux employés : la sécurité est une tâche qu’il faut faire lorsque quelqu’un d’important vous observe, et non un processus intégré à notre culture. Sans reddition de compte, sans une attention constante à la sécurité et un souci d’amélioration des résultats, le message est perdu.

Il en va de même pour les solutions. Quand un accident se produit, le réflexe de l’employeur est d’offrir encore plus de formation ou une formation d’appoint à l’employé en cause. Or, le plus souvent, ce n’est pas la bonne réaction. Trop souvent, on présume que la cause première est la « négligence de l’employé ». Mais ce n’est pas vrai. Si un accident se produit à cause de la négligence d’un employé, alors pourquoi est-ce ainsi? L’entreprise embauche-t-elle des employés négligents? Leur donne-t-elle régulièrement une rétroaction afin de les maintenir en poste? La plupart des accidents, sinon tous, sont le résultat d’une erreur organisationnelle systémique qui est à la source de la situation dangereuse.

Les entreprises devraient plutôt examiner leurs processus. Dans la plupart des cas dont nous avons pris connaissance, les accidents ont tendance à provenir de deux sources : d’une part, l’embauche et la formation, et d’autre part, la supervision.

Embauche et formation

Les processus d’embauche des nouveaux employés ne permettent peut-être pas de vérifier correctement leurs antécédents.

  • Ont-ils une bonne éthique de travail?
  • Font-ils preuve de comportements citoyens, comme la coopération, une attitude sympathique, l’offre d’aide sans qu’on le leur demande?
  • Sont-ils suffisamment motivés pour nettoyer, organiser, réparer ou prêter main-forte, même si ça ne fait pas partie de leurs tâches?
  • Pensent-ils avoir une grande influence sur ce qui leur arrive et sur le cours de leur vie? Ou encore pensent-ils que ce qu’ils font n’a aucun effet sur les résultats et que tout est question de malchance?
  • Sont-ils capables de faire le travail demandé? S’ils ont besoin d’aménagements, pouvez-vous les leur fournir raisonnablement?
  • Les candidats ont-ils des compétences adaptées aux tâches qui leur seront dévolues?
  • Sauront-ils s’adapter à la culture de l’entreprise?
  • Quels sont leurs points de vue sur la sécurité?

Un processus d’embauche complet peut vous aider à déterminer si les candidats sont en mesure de travailler de façon sécuritaire.

Si l’embauche n’est pas la source du problème, on se tournera alors vers la formation.

  • Le programme de formation couvre-t-il tous les aspects du travail de chaque employé?
  • La qualité du programme lui-même est-elle suffisante? Est-ce que le programme comprend une formation pratique? Des démonstrations? Prévoit-il des épreuves pratiques?
  • Les résultats sont-ils mesurés? Font-ils l’objet de discussions (pas juste ponctuelles, mais périodiques) avec les employés?
  • Même si le processus d’embauche et la formation se déroulent de façon impeccable, il existe d’autres problèmes possibles liés à la sécurité qu’il faut garder à l’œil. De quoi vos employés ont-ils besoin de plus pour travailler de façon sécuritaire?

Supervision

La réponse réside peut-être dans la supervision des employés.

  • Les superviseurs et les gestionnaires respectent-ils des mesures de sécurité appropriées? Sont-ils au courant de ces mesures?
  • Suivent-ils régulièrement des formations d’appoint?
  • Communiquez-vous avec eux pour comprendre l’incidence des objectifs de productivité sur ceux de sécurité?
  • Les gestionnaires et les superviseurs sont-ils réellement et constamment tenus responsables de l’exécution des tâches de façon sécuritaire? Est-ce un aspect important de leur évaluation de rendement?

Fixez des attentes en matière de sécurité. Établissez des mécanismes de reddition de comptes, et pas seulement pour les gestionnaires. La haute direction doit également être responsable de la sécurité à l’échelle de l’entreprise. La reddition de compte ne doit pas uniquement concerner le gestionnaire de la sécurité désigné. Il est impensable qu’une seule personne soit responsable de la sécurité pour l’ensemble de l’entreprise; ce n’est pas comme cela que ça marche. La sécurité est vraiment la responsabilité de tous, peu importe leur rôle au sein de l’entreprise. La haute direction et les cadres supérieurs doivent soutenir ce processus.

Aller de l’avant, en toute sécurité

Permettez aux employés de jouer un rôle dans le maintien de la sécurité. Récompensez-les pour avoir fait le travail de façon sécuritaire, et donnez-leur les outils et le temps nécessaires pour assurer la sécurité des activités. Récompensez-les pour avoir fait connaître leurs perspectives, les quasi-accidents ou leurs observations, quelle qu’en soit l’importance. Fournissez-leur un renforcement positif en les félicitant pour les comportements qu’ils ont adoptés et que vous voulez qu’ils maintiennent. Ensuite, après quatre ou cinq échanges positifs, vous pouvez vous permettre de formuler un commentaire plus critique qui sera probablement bien accepté. Quand on ne reçoit que des commentaires négatifs, on finit par se taire et ne plus rien entendre.

Une culture de sécurité qui porte ses fruits s’appuie sur un processus descendant. Elle commence au sommet et s’étend de la haute direction aux cadres intermédiaires. Si elle est mise en œuvre et gérée correctement, vos employés seront motivés et habilités à prendre des mesures de leur propre chef. Il y a toujours un maillon faible dans cette chaîne. Soyez toujours à l’affût de ce maillon faible, et travaillez continuellement à le renforcer.

Il incombe à la direction d’établir les fondements de la sécurité et de veiller à ce que les employés disposent des outils, des ressources et du temps nécessaires pour accomplir leurs tâches de façon sécuritaire. Le résultat? Un milieu de travail plus sécuritaire, un meilleur moral, une productivité plus élevée, moins d’accidents, un taux de conformité élevé et une réduction des coûts et des pertes de temps.

Pour de plus amples renseignements, rendez-vous sur le site NFP.ca/fr-ca/

https://www.nfp.ca/fr-ca/conseils/considerations-relatives-a-la-securite-au-travail/
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