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Conseils d’experts : Pour réussir sa retraite, il faut commencer à cotiser tôt et souvent

août 24, 2021
Attractive businesswoman giving a presentation to her team

La planification, ce n’est pas facile. Et pourtant, dresser un plan et s’y tenir, c’est la clé du succès dans pratiquement tous les domaines, même pour la retraite.

Si vous négligez de planifier, vous risquez de le regretter quand viendra le moment de la retraite et que vous ne toucherez plus votre paie. Même si vous êtes encore loin de la retraite, il n’est jamais trop tôt pour commencer à penser sérieusement à la planification de votre santé, de votre sécurité financière et de votre vie après la retraite.

Katherine Rapp, première vice-présidente, Services de retraite, travaille à NFP depuis plus de trois ans. Après une carrière qui s’est échelonnée sur près de 40 ans, elle prendra sa retraite à la fin de l’été. Nous avons demandé à cette spécialiste de la retraite de nous donner quelques astuces susceptibles de faciliter la planification de la retraite.

Notre de la rédaction : Cette entrevue a été révisée dans un souci de clarté et de concision.

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NFP : Quel effet cela fait-il de prendre sa retraite?

Katherine Rapp : Bien sûr, tout le monde pense qu’on est enthousiaste et qu’on a tout bien planifié pour cette étape. Dans mon cas, ce n’est pas comme ça. La COVID a certainement eu un impact sur les projets que j’avais pour les 12 prochains mois, et nous n’avons pas de plans fermes quant à nos voyages, nos projets et tout cela. En général, les gens pensent à un grand voyage, ou ils ont des projets pour les six prochains mois. Moi, ça me fait peur. Ça fait plus de 35 ans que mon emploi du temps est fixe. Me lever le matin sans avoir d’horaire à respecter, c’est quelque chose d’inédit. Quand on est une personne qui tient à planifier sa journée, on craint l’inconnu.

NFP : Quelles ont été les répercussions de la pandémie sur vos projets de retraite?

Katherine : Il me semble que la COVID a retardé les plans de certains, et accéléré ceux d’autres personnes. Du temps où j’organisais des séminaires pour nos clients, je disais en plaisantant que quand on est retraité, chaque jour est un samedi. Et le samedi est le jour où l’on dépense le plus, n’est-ce pas? J’étais inquiète moi aussi, car je me demandais si j’avais les moyens de prendre ma retraite. Mais pour bien des gens, la COVID a permis de discerner la différence entre les désirs et les besoins. Pour avoir parlé avec des retraités, je sais que pendant les six premiers mois, ils dépensent beaucoup d’argent sur des voyages, mais qu’ensuite ils retrouvent une routine. On est qui on est. Certains jouent au golf, d’autres dépensent beaucoup dans leur vie normale, d’autres sont plus économes. En ce qui me concerne, dans mon travail, j’ai toujours été soucieuse d’établir un budget et de ne pas trop dépenser.

Ma mère a grandi à l’époque de la Grande Dépression, et elle m’a inculqué le principe suivant : ne dépense pas plus que ce que tu gagnes. Évite de t’endetter. Vis selon tes moyens. Je sais qu’au fil des générations, nous avons abandonné l’habitude d’éviter les dettes. Je pense que c’est le cas pour bien des gens, mais je perçois chez mes propres enfants une certaine hésitation à s’endetter : une pandémie peut arriver, et on peut se retrouver au chômage pendant un an pour des raisons indépendantes de leur volonté. Des gens ont eu des problèmes de santé mentale, y compris dans ma famille. Je pense qu’il est important de revenir à l’essentiel, d’être honnête avec soi-même et d’essayer de faire la distinction entre les désirs et les besoins. Et ce sont généralement les choses qui ne coûtent pas cher qui comptent le plus : la famille, les amis, les animaux de compagnie et le fait de pouvoir se sentir bien dans sa propre vie.

NFP : Parlons du processus de planification. Avez-vous commencé dès votre jeunesse, ou bien au début de votre carrière dans le secteur des retraites?

Katherine : Quand je suis sortie de l’université, j’ai travaillé au Service de l’impôt sur le revenu du gouvernement fédéral pendant 12 ans. Les gouvernements ont des régimes de retraite à prestations déterminées, alors je n’ai pas réfléchi à la planification. Je partais du principe que je toucherais une bonne rente à la retraite. Jusqu’au moment où j’ai quitté la fonction publique après 12 années, je n’ai jamais pensé à la planification ou à la budgétisation dans ma vie personnelle. Au début de ma carrière, j’ai lu un livre intitulé The Wealthy Barber, dont le message était des plus simples : payez-vous en premier. Je crois fermement que plus on commence jeune, plus cela devient facile avec le temps. C’est ce que je dis toujours à mes enfants. J’en ai un qui met de l’argent de côté, et l’autre non. Quand on commence à épargner tôt, on a plus de temps pour le faire. C’est un facteur qui a un impact énorme dans la croissance des actifs.

NFP : C’est une bonne transition vers ma prochaine question : quelle est la meilleure chose à faire en premier? Faudrait-il y affecter 10 % de son salaire dès le plus jeune âge?

Katherine : Cela dépend de ce qu’on gagne. Mais si on peut épargner entre 10 et 20 % de façon constante, le taux de remplacement du revenu à la retraite s’en trouvera amélioré. Je pense que j’ai toujours visé 10 %.

NFP : Quels sont quelques aspects différents que les gens devraient examiner au cours du processus de planification de la retraite?

Katherine : Il n’est jamais trop tôt pour se demander d’où viendra l’argent à la retraite. Pour commencer, il faut toujours prendre l’argent gratuit. Si on a un régime d’entreprise qui permet de cotiser 5 % pour obtenir un pourcentage de contrepartie ou autre, on devrait y cotiser. C’est de l’argent dont il faut profiter, parce que c’est étonnant à quel point il s’accumule vite. Mais je suis également convaincue qu’il faut savoir combien d’argent on recevra du gouvernement, car c’est fondamental pour la plupart d’entre nous. On peut également envisager de faire appel à un planificateur financier ou d’utiliser l’un des nombreux outils gratuits disponibles. C’est comme pour n’importe quel voyage : il y aura des obstacles à surmonter, et il faudra modifier ses plans. Il arrivera peut-être que vous deviez réduire le montant que vous mettez de côté, mais au moins, votre plan restera en place.

Je pense que si vous mettez un plan sur papier (idéalement avec un professionnel), vous serez plus susceptible de le suivre. Vous pouvez toujours le modifier en cours de route, mais avoir un plan vous permet de rester concentré et discipliné. Trouvez une personne de confiance qui a votre intérêt à cœur, et commencez à y travailler.

NFP : Quels sont les autres obstacles que les gens peuvent rencontrer en cours de route, et avez-vous des conseils pour les surmonter?

Katherine : Les gens perdent leur emploi, ils ont un autre enfant, ils divorcent, ils achètent une maison de campagne. C’est la vie, mais sur le plan financier, ce sont des coups durs. Mais à la fin de la journée, il faut pouvoir dormir sur ses deux oreilles. Encore une fois, il vaut mieux recevoir des conseils financiers avisés, qu’ils soient donnés par un planificateur financier agréé ou par un employé de votre banque qui vous aidera à gérer vos placements. Il n’y a pas de solution miracle. Chacun sait ce qui lui convient le mieux.

NFP : C’est vrai, chaque personne est différente. Chacune a sa façon de voir les choses. Je suppose qu’en fin de compte, tout dépend de la phase de planification. Certaines personnes sont plus dépensières que d’autres. Ainsi, chaque situation est différente.

Katherine : Il y a différents chemins à prendre, et nous sommes tous guidés par différentes motivations. Pour certains, il s’agit de s’assurer qu’au moment de leur retraite, ils pourront aider leurs enfants à acheter leur première maison, un défi de plus en plus difficile à relever de nos jours. D’autres personnes ne veulent pas laisser le moindre sou à leurs enfants, parce qu’elles estiment les avoir déjà suffisamment soutenus comme ça. Il y a tellement de variantes qu’il faut personnaliser son plan. C’est pourquoi je pense qu’il faut trouver un conseiller capable de vous comprendre. Ce sont vos intérêts et vos objectifs réels qui doivent guider les conseils que vous recevez et le plan que vous élaborez.

NFP : Avez-vous des projets après la retraite?

Katherine : Je vois ça comme un nouveau départ, une nouvelle aventure. Maintenant que mes enfants sont adultes, je veux faire quelque chose qui correspond à mes intérêts. Et à cause de mon caractère prudent, discipliné et respectueux des règles, je n’ai jamais vraiment pensé à mes propres intérêts. Je ne dis pas que ce sont des rêves, parce que je n’en ai pas vraiment, mais j’ai vraiment hâte de trouver quelque chose qui m’emballe et qui m’occupe.

NFP : C’est admirable, Katherine. Y a-t-il un sujet que nous avons omis et que vous aimeriez aborder avant de conclure?

Katherine : Nous voyons de plus en plus de gens qui arrivent à la retraite encore très endettés. Je pense que c’est un poison. Quand on dépend d’un revenu fixe, la dernière chose qu’on veut avoir, c’est l’inquiétude de savoir que les coûts augmentent à cause de dettes qu’on a contractées. Je voulais absolument éviter les dettes, et cette détermination a guidé beaucoup de mes décisions en matière de retraite.

Pour de plus amples renseignements, rendez-vous sur le site NFP.ca/fr

https://www.nfp.ca/fr-ca/conseils/conseils-d-experts-pour-reussir-sa-retraite-il-faut-commencer-a-cotiser-tot-et-souvent/
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